C'était à New York, pour un voyage scolaire que tout a commencé dans ma vie. Je n'avais que douze ans à l'époque, je voyais des personnes que je ne connaissais pas. C'était dans une grande ville, alors que moi, j'étais tout simplement un petit garçon de ferme. Ah ouais, j'ai oublié de me présenter, je m'appelle Mickey, comme Mickey Mouse. Ouais, mais j'aime pas mon nom. En tout cas, nous étions en voyage pour l'école. C'était supposément un voyage qui allait cultiver notre vie. C'était plutôt un voyage pour les jeunes, pour se remplir les poumons d'une grande ville que c'était probablement la dernière fois que l'on allait voir. Je marchais dans la rue et j'entendais mon prof me gueuler après de foutre le camp de là, qu'il y avait trop de voiture. Mais à l'époque, j'étais un véritable rebelle, je continuais. Je marchais sur le bord du trottoir. Tout se déroula très vite, j'entendais toutes les voitures, toutes les conversations, quelques battements de mouettes qui passaient à côté de moi à cause des fastfood. Puis, je me rappelle avoir été projeté dans les airs. Je n'étais pas très haut, mais assez pour faire un beau vol plané. Je sentis ma jambe craquer sur un truc très dur, puis je tombai sur une voiture, et puis deux. Je me ramassai au sol, je fermai les yeux, tombant dans un lourd sommeil. J'ignorais ce qui était arrivé. Je savais tout simplement que je souffrais le martyr, tous mes membres me criaient de me réveiller, mais je n'y arrivais pas. J'avais beau essayer, au fond de moi-même, rien. Puis d'un coup, une grande lumière entra dans mes yeux, me réveillant. Je sursautai et criai de douleur.

« Mon dieu seigneur ! Tu es vivant ! »
« J'ai mal partout, qu'est-ce que j'ai ? »
« Je t'avais dit de te tasser de la rue. Une voiture t'a percutée de plein fouet, tu as volé dans les airs, ta jambe a heurtée un arbre, tu as rebondis sur deux voitures avant de tomber au sol. Tu as passé proche de mourir ! »
« Hé l'idiot, fait plus ça ! Jure-le à ton meilleur ami ! »
« Promit. Au moins je savais ce que ressentais Super Man quand il se plantait dans ses premiers jours. »
« T'es con bordel... »
« Je ne suis pas con, réaliste. C'est très très simple. Bon, je veux du restaurant. »
« T'es sûr que t'es malade toi ? »
« Je suis un beau gosse, donc, aucunes blessures. »

C'est dès ce moment que je voulus me lever, je tombai au sol, je ne sentais plus ma jambe, même que lorsque je tombai, je ne sentis rien. C'était comme si je venais de tomber sur un matelas très moelleux. Je me rendormis aussitôt. C'est étrange mais aussitôt que je me réveillai. Je changeai totalement. J'étais devenu vraiment intelligent, je voulais faire des études en photographie, je ne pouvais plus courir, mais je m'en foutais. J'étais devenu mature et très sympathique, plus de beau gosse dans les parages. Qu'un jeune adolescent normal. Mais je voulais changer, parce que après cet accident, je changeai du tout au tout, pour devenir quelqu'un de meilleur. Je me mis même au chant et à la guitare.

Allons plus récemment, j'avais vingt ans. Toujours dans le même corps de Mickey Mouse, sans les oreilles noires qui vont avec bien sûr. C'était dans mon petit village. J'avais eu l'habitude d'aller sur le toit de ma maison et admirer le ciel pendant des heures. C'était mon petit paradis. Mon seul et unique endroit dont personne ne pouvait se plaindre. Je regardais le ciel passer, réalisant combien j'avais changé. J'avais toujours été très étrange lorsque j'étais plus jeune, du genre à draguer toutes les filles mais à toujours les respecter malgré tout. J'étais distant, ne s'approchant que des filles belles, les gars eux, je m'en foutais, si ils me parlaient, je leur parlais, sinon ils pouvaient bien m'oublier. Toujours sur le toit, je sentis l'air se rafraîchir, j'allai prendre ma veste et retournai sur le toit. Les étoiles commençaient à apparaître, j'aimais ces moments de solitude. Ça me permettait de regarder les bons comme les mauvais moments de la vie. Ça me permettait de connaître ma petite personne. Mais aussi, ça me permettait de prendre des photos. Je pris mon portfolio de photos, j'en avais beaucoup, une bonne centaine. Soudain, j'entendis quelqu'un monter sur le toit, je vis alors le visage de ma mère.

« Encore ici ? »
« Ouais... »
« Va falloir que tu rentres bientôt, il commence à se faire tard. »
« Je finis de prendre quelques photos et je rentre. »
« Bonne nuit Mike, fait de beaux rêves... je t'aime. »
« Ouais ouais maman. Moi aussi. »

Ma mère avait toujours eu le don de me rendre mal à l'aise, elle m'aimait et le disait constamment. Mais pourtant, je n'arrivais jamais à lancer ces trois mots, elle me les disait souvent mais pour moi, c'était un véritable bloquage. Je repensai à moi, à ce que je devais bien faire pour être heureux. J'étais content d'être le seul enfant de cette nombreuse famille, je vivais dans un petite village et pour moi, c'était le bonheur. Je n'avais pas à endurer les effroyables bruits des voitures, les grosses fêtes la nuit et tout cela. J'avais tout simplement le silence. Je n'étais jamais vraiment tombé amoureux, je ne pensais pas à ça. Ce n'était pas dans mes plans, je suivais des cours par correspondances en photographie et pour moi, c'était bien assez. Je n'ai jamais été ce bonhomme affreux qui pensait que tout le monde voulait le tuer, qui souffrait le martyre et qui ne pensait qu'à se tuer, bien loin de là. Je vis ma vie, au jour le jour, et si ça ne fait pas le bonheur de quelques personnes, je n'ai qu'à leur dire qui je suis et ils vont me foutre la paix. Je suis du genre direct, oui.. Je dois l'avouer. Je pris alors quelques photos du paysage qui s'offrait à moi. Aussitôt que cela fut terminé, je me permis d'admirer une nouvelle fois le paysage. C'est beau comme le silence peut vous offrir toutes les possibilités de devenir un être meilleur, une personne qui mérite le respect de tous et chacun... Mais maintenant, c'était la dernière fois que je pouvais rêvé de ce paysage. C'était la dernière fois que je pouvais admirer le silence, la douce nuit et vent qui passait sur mon visage. Tout cela pour la seule et unique raison que je devais déménager. Je voulais aller à Phoenix, changer un peu d'air. Aller dans une grande ville, une ville qui me permettrait de mieux me découvrir. Mes parents n'étaient pas d'accord avec cela, mais j'étais devenu adulte. Il était temps pour moi de devenir ce bel apollon qui saurait quoi faire de sa vie. Au lieu d'engraisser, je voulais aller dans une grande ville et admirer ce paysage, et en profiter pour prendre de nouvelles photos. Je n'étais plus le petit bonhomme aux cheveux noirs cendres qui draguait tout le monde, aux yeux noisettes et à la peau pâle, je devenais un homme. Grand, bien bâtit, souriant, fier, aux yeux bruns et aux cheveux bruns très foncés.